Des nouveaux-nés de quelques heures, avant toute expérience alimentaire, répondent de manière stéréotypée au dépôt sur la langue de quelques gouttes de liquide sucré, salé, acide ou amer. Le sucré est accepté avec une physionomie caractérisée par la détente des muscles faciaux, et parfois un sourire. Le goût acidulé provoque une grimace et le goût amer est violemment rejeté. Ces réponses sont innées et se retrouvent chez tous les nourrissons humains. Les réponses sommaires exprimées par le nouveau-né ne sont pas à proprement parler des goûts alimentaires, ce sont des réflexes. Les goûts se développent à partir de ces attitudes innées et évoluent pendant l’enfance et l’âge adulte. La formation des goûts dépend de facteurs biologiques mais surtout de l’expérience du mangeur, de son vécu dans un contexte social et culturel. Le goût pour le sucré demeure très puissant pendant l’enfance puis diminue avec l’âge.