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En cette rentrée littéraire, quelques livres, dont certains issus d’auteurs américains*, viennent nous rappeler combien notre alimentation et son impact sur la santé est un sujet sensible et prompt à être dramatisé. Les ouvrages en question surfent en effet sur nos peurs alimentaires face à une offre qui provient désormais très majoritairement de l’industrie alimentaire.
Sans minorer les risques associés à une alimentation trop riche en calories ou trop peu diversifiée, il nous semble important de ne pas inscrire notre alimentation et les ingrédients qui la composent dans la liste déjà longue des dangers avérés. Nous ne sommes pas des consommateurs de gras, de sucres et de sel mais des « mangeurs » ; en France tout particulièrement, nous prenons encore la majorité de nos repas à table, à des heures assez fixes et donnons du sens à ce que nous mangeons.
Certes, il est bon de rester vigilant face à certains pratiques marketings ou publicitaires visant uniquement à faire consommer plus. Mais l’éducation par la peur, si elle fonctionne pour la prévention routière, n’est pas la bonne méthode pour éduquer durablement à l’équilibre alimentaire, à la diversité des goûts et de nos cultures alimentaires.
Dans les livres cités en référence, le thème récurrent est l’addiction à l’alimentation et plus précisément au sucre. Selon les auteurs, les industriels nous auraient rendus « accro » en sucrant de plus en plus notre alimentation, nous amenant à consommer trop de sucres, ce qui expliquerait l’épidémie d’obésité. Ces idées simples et a priori bonnes à penser méritent d’être relativisées. Rappelons quelques faits pour la France :
*Dr Jacob Teitelbaum, Decrochez du sucre, Ed Marabout, 2014 et Michael Moss, Sucre, sel et matières grasses : comment les industriels nous rendent accros, Ed Calmann-Levy, 2014
**Hebebrand et al, Neurofast, 2014